" Joli lilas, pourquoi tu meurs ? " || Libre.

Tournoyant sur elle- même, Iseult était en train de se balader sur l'île. Ce matin- là, comme tous les matins, elle était d'humeur très joyeuse et taquine. Les humains étaient là depuis près d'un mois et depuis elle faisait toujours très attention de ne pas s'approcher d'eux. Sa première rencontre avec un humain avait suffit pour la gêner. Sa jolie robe blanche était fabriquée avec les fleurs d'un arbre qui poussait en plein cœur de la forêt, il avait suffit à l'elfe de chantonner un peu et hop. Une magnifique robe prête à l'emploi.

Le soleil était à présent à son zénith et Iseult commençait à avoir faim. Elle s'arrêta donc au pied d'un pommier qui avait poussé sur l'île. Doucement, elle effleura la conscience de l'arbre avec son don, comme pour le réveiller.

* Pommier : Qui oses me déranger ?
Iseult : Pommier, c'est moi Iseult, je meurs de faim, n'aurais tu pas quelques pommes à m'offrir ? *

La douce voix de l'elfe suffit, quelques secondes plus tard une branche se plia et s'arrêta pile à sa hauteur, elle tendit la main et attrapa deux pommes. Faisant un petit salut gracieux, elle continua son chemin de sa démarche dansante. Partout où elle passait, Iseult s'amusait à faire pousser des fleurs. Elle adorait les fleurs. C'était si beau et si fragile. Souvent, elle revenait discuter avec ses amies les fleurs, quand elle se sentait trop seule et que les autres ne voulaient pas jouer avec elle, Iseult se dirigeait vers l'intersection du chemin à deux voies où elle avait fait pousser un magnifique parterre de lilas. C'est d'ailleurs par là qu'elle se dirigeait à cet instant précis. Cet endroit semblait déchaîner l'imaginaire des humains. D'un côté la route menait aux hauteurs de l'île, vers leur manoir ( qu'Iseult trouvait par ailleurs bien trop tape à l'oeil ), et l'autre route menait vers un endroit reculé de l'île. La jeune elfe n'y avait jamais mis les pieds, malgré sa curiosité. Il faut dire qu'à l'époque Elenna avait sa peur habituelle l'en aurait immédiatement dissuadée.

Après une demi heure de marche en sautillant et chantonnant des airs elfiques, la brune s'arrêta net devant ses fleurs. Quelques unes avaient été piétinées.

Iseult : QUI A OSE ? S'écria-t-elle aussitôt.

Rien ne pouvait plus énerver les elfes que de voir ainsi la nature maltraitée. C'était surtout pour Iseult une véritable épreuve, car elle pouvait lire leur pensée, sentir leur détresse et leur douleur. S'agenouillant doucement devant le cadavre des fleurs, Iseult ne pu s'empêcher de verser une larme. Demandant aux quelques survivantes si elles avaient pu quelque chose, une seule et même réponse retentit dans l'air « HUMAIN ».
Ces humains … ils n'avaient aucun respect pour ce qui les entouraient, ils colonisaient leur île et détruisaient tout sur leur passage. L'elfe se promit d'interroger chaque personne qui passerait par le chemin à deux voies. Même si pour cela elle ne devait pas en bouger, il y avait des arbres par ici, et de quoi se nourrir. Elle tiendrait et se vengerait.

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