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A vrai dire je ne m'attendais pas franchement à ce qui allait se produire. Je regardais depuis quelques minutes autour de moi, respirant calmement et me concentrant pour trouver le point culminant où l'odeur était la plus forte et pour localiser le démon. Mais... Disons que l'humain fut plus rapide que moi. Il se leva à son tour et vint se placer à côté de moi, d'un air sûre de lui. Je dois dire qu'à ce moment là je fus assez surprise de le voir à mes côtés, et pas tremblant de peur à mes pieds et me suppliant de faire en sorte de ne pas mourir. Non, c'était même complètement le contraire. Étonnant. Troublant, même.

Vincent → Pars , je connais cet odeur ! C'est la même odeur qu'il y avait sur l'endroit de la mort de mon père ! Ne reste pas ici .



J'eus un sourire, contre toute attente. Il croyait vraiment que j'étais née de la dernière pluie ? Je vivais sur cette île depuis que mon étoile filante s'était écrasée sur cette île, c'est à dire depuis au moins une centaine d'années. Les démons avaient toujours été sur l'île. Ennemis de tous, nous autres créatures évitions de les croiser. Au pire, nos pouvoirs faisaient en sorte que nous puissions les anéantir. Mais ce n'était pas sans risque. Il n'était pas rare d'apprendre la mort d'un des nôtres à cause d'un démon. C'est pourquoi on avait été entrainé pour les combattre.

Que l'humain me prenne pour une petite poupée fragile et naïve me fit sourire. Ne se doutait-il pas que j'étais capable de régler son compte à moi toute seule ? Enfin bon... J'étais curieuse de le voir en action, de voir ce qu'il allait bien pouvoir faire pour réduire à néant ce démon. Quel élan de courage, tout de même. Un bon petit soldat.

Il se mit à fouiller dans son sac avec insistance. Je repérais un briquet. Intéressant, très intéressant. Alors qu'il était en train de faire je sais pas trop quoi au sol, je me penchai pour attraper le briquet, que je glissais dans une poche de ma robe. Au cas où, on est jamais trop prudent... Si le petit humain n'était pas à la hauteur, il faudrait bien que je finisse par intervenir pour éviter le désastre. Car à la limite qu'il tue l'humain, c'était pas trop grave, mais une fois lancé dans son projet de destruction massive, le démon se tournerait vers moi. Au moins j'aurais de quoi me défendre. Oui, ce briquet tombait à pic.

Comment je savais qu'un briquet existait ? Tout simplement grâce à un humain que j'avais croisé un jour dans la forêt. J'avais vu l'objet produire une petite flamme. Cela m'avait suffi. Les elfes contrôlent les quatre éléments, mais ils ne les produisent pas. Ainsi, pour produire du feu, il faut déjà en avoir un près de soit. Le briquet est le moyen parfait pour y parvenir.

Vincent → Reste dans ce cercle, ce sel que ma mère d'adoption m'a donné m'a dit qu'il a était fait dans les salines bénite de Jérusalem.



Pourquoi pas, allons y, soyons fou. Je suivis ses conseils, et décidai de rester dans le fameux cercle en sel. Est-ce que cela allait marcher ? J'étais sceptique, mais bon... Il avait l'air de gérer son truc alors bon...

L'idée me vint qu'il allait peut-être se faire tuer. Oui oui, il m'arrive de penser à lui de manière positive. Dans un élan d'affection je lui pris un de ses poignets, histoire de le faire revenir et de lui dire que moi aussi j'étais capable de tuer les démons, et encore mieux que je pouvais le faire dans la minute car j'avais le super briquet. Mais il se dégagea et, toujours dans son élan d'héroïsme, se retourna et fixa droit devant lui.

Vincent → Montre toi , je veux te voir , si tu es ici c'est qu'il y a une raison ..



Heu... Ouais. D'accord, pourquoi pas... Je passai la main dans mes cheveux, histoire de les ébouriffer. Il était complètement dans son délire. Comme si le démon allait avoir l'amabilité de se montrer. Il allait plutôt l'hypnotiser, ou encore utiliser son don de télékinésie et l'envoyer valser dans un mur. Cet humain était complètement taré et insouciant ma parole, c'était pas possible...

Faut croire que cet humain est vraiment, mais alors vraiment spécial. Car je pus distinguer en face de lui une masse se formait. Le démon apparaissait, comme un bon petit chien chien obéissant à son maitre. J'étais médusée. Je vis l'homme serrer les poings en le voyant. Pourquoi ? Très bonne question.

Démon → Vincent , Vincent , Vincent ... Tu m'en a fais parcourir des kilomètres pour te retrouver . Cela fait si longtemps que je te cherche ! Ton père n'a pas eu la même chance que toi il y a 17 ans !



Oh bah allez, pourquoi pas ! Ils se connaissaient, en plus ? J'avais jamais vu ça. Ce mec était... Il était extraordinaire quoi. J'étais complètement captivée par ce qu'il se passait. Certes, je ne comprenais pas franchement tout, mais au moins je comprenais le principal. Mais c'était juste "Wao" quoi. Quand les autres elfes seront au courant... Ils en croiront pas leur yeux.

Bon... Le démon c'était le tueur du père de Vincent ? Intéressant, intéressant. Moi qui croyait que c'était juste un pauvre petit humain... Là encore j'avais tort. Ma fierté allait en prendre un coup, vu qu'à chaque fois que je faisais une hypothèse sur cet humain j'avais tort...

L'humain fut subitement propulsé vers un mur. Bon... Tout qu'on te fait, j'avais pas si tort que ça. J'inclinai mon regard vers le démon, puis vers l'humain. Mais encore ?

Vincent → Pourquoi as-tu tué mon père ?! Hein pourquoi ?!



Il avait les larmes aux yeux et la voix troublée. Il était sous le choc quoi. Normal vu qu'il venait d'avoir sous les yeux l'assassin de son père. Il criait à présent. Je jetai un coup d'œil vers la porte de la salle. Espérons que personne n'entende tout ce remue ménage, parce que sinon... Disons qu'à l'heure actuelle on avait pas franchement besoin de ça. Le démon eut un rire sadique. L'image du parfait méchant.

Démon → Il t'a protégé ! C'est toi que je voulais il y a 17 ans ! Ton âme est mienne !



Son père avait fait un pacte avec le démon ? Rebondissement, rebondissement. L'humain parut troublé et anéantit d'apprendre cela. Cependant il se reprit vite car il jeta du sel sur la visage du démon qui perdit sa concentration et lâcha son emprise sur l'homme qui tomba lourdement au sol. Ce dernier rampa jusqu'à moi et me tendit sa main. Je restai un instant interdite. Je la prends, je la prends pas ? Est-ce que l'humain allait fuir et laisser le démon s'échapper ? Un démon sur l'île, non merci... Imaginez s'il tuait un elfe ? Je ne me le pardonnerais pas. Non. Ce démon devait mourir ce soir.

Le démon prit le pied de l'humain et lui mit la tête à l'envers. C'était assez comique comme situation, si on enlevait le fait qu'il risquait de mourir à tout instant... Bon, qu'est-ce qu'il allait faire maintenant ? Allait-il enfin finir par avoir besoin d'aide, ou il avait encore un super instrument pour combattre le démon et retourner la situation à son avantage ?

Démon → Tente d'intervenir et c'est toi que je tuerais !



Ce démon ne devait pas être au courant de ma condition d'elfe. Il devait me prendre pour une simple et banale petite humaine. Au fond, je crois que ma fierté en pris un coup. Quoi, je ressemblais vraiment à une petite humain ? Oh la honte... Pour le coup je serrai les poings à mon tour. On ne compare pas un elfe à un humain... Jamais.

Pour en revenir à l'homme, deuxième option. Il sortit d'on ne sait trop où une croix. Il murmura un truc inintelligible et le démon lâcha prise, comme brûlé. L'homme en profita pour se relever et marcher jusqu'à moi. Il se retourna ensuite, récita encore une formule, puis lâcha d'une voix forte.

Vincent → Pars , je m'occuperais de toi quand j'aurais finis se jeu , et l'on réglera sa comme tu voudra .



Il était vraiment sérieux en disant ça ? Le démon avait le regard flamboyant. Ca crevait les yeux qu'il avait envie de lui faire la peau. Et lui il lui demandait de partir et de revenir un peu plus tard ? Il était bête ou quoi ? Je sentais qu'il était temps pour l'elfe d'entrer en jeu. Ce démon n'avait pas l'intention de lâcher l'affaire, et c'était un danger pour les autres elfes, et même pour la forêt en elle-même. Il fallait que j'intervienne, il était grandement temps.

Je sortis de ma poche le briquet que je venais d'emprunter à l'humain. Je l'allumai. Une flamme naquit. Aussitôt cette flamme grossit et vint se loger dans la paume de ma main. Je restai quelques secondes en admiration devant la flamme. Puis, le regard flamboyant, je fixai le démon.

Gabrielle → Règle numéro 1 : on ne confond pas un elfe et un humain. Sinon on en paie les conséquences.



Un sourire mauvais naquit au coin de mes lèvres. Je mis mes paumes en avant et propulsai un tourbillon de flamme droit vers le démon. Celui ci ne comprenait pas vraiment ce qu'il venait de se passer. Il eut juste le temps d'utiliser son pouvoir de télékinésie pour dévier le geyser de flamme qui lui brûla simplement le bras droit. Il hurla de douleur, fusilla du regard l'homme, puis moi, et disparut dans un épais brouillard noir. Et merde, c'était loupé. Les flammes léchaient les murs et rongeaient le papier peint. Le manoir allait prendre feu si je n'intervenais pas. Main devant moi je fermais mes paumes. Les flammes se réduisirent jusqu'à disparaitre. Où était le démon, à présent ?

Je gardai le briquet toujours dans mes mains, au cas où. Je pensai tout de même que le démon ne referais pas surface. Après tout il devait bien souffrir de la brûlure de son bras... Et puis je représentais toujours un danger... Je passai la main dans mes cheveux, dégageant les mèches de cheveux trempées de sueur qui collait sur mes tempes. Créer du feu donne chaud, très chaud. Surtout quand la pièce est en feu pendant quelques secondes. D'ailleurs il manquait des morceaux de papiers peints. Des lambeaux pendaient par ci par là, vestige du carnage qui avait envahi les lieux pendant ces quelques minutes. Une épaisse fumée s'était d'ailleurs dégagée. Je me retins de tousser, et portai ma main devant ma bouche.

Pour retrouver un peu d'oxygène dans la pièce, et surtout pour éviter de pleurer toutes les larmes de son corps et de se dessécher, j'enjambai le cercle de sel pour me diriger vers la fenêtre, que j'ouvris avec un peu de mal. Une fois je pris une longue bouffée d'air frais, un sourire satisfait se laissant clairement entrevoir sur mon visage. Je revins ensuite voir l'humain, avec l'idée de lui demander comment il allait -car oui, je m'inquiétais un peu pour lui-. C'est vrai, il venait de retrouver l'assassin de son père, il avait failli mourir à divers reprises, et la dernière tentative était de ma part. J'avais failli le faire griller comme un poulet.

Vincent → Tu viens de faire une énorme connerie ...

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Je me retournai, ne comprenant pas. L'humain regardait le cercle de sel. Je dois dire que je m'y un peu de temps à comprendre que le cercle était brisé. J'allais lui faire la remarque que de toute manière il ne nous servirait plus à rien quand je sentis l'odeur de souffre, à nouveau présente. Bravo Gabrielle, une boulette de plus au compteur.